Journée du 8 mars : merci de ne pas nous souhaiter une « bonne journée » !

Bonjour à tous.tes !

Je suis ravie de vous retrouver pour cet article au titre provocateur. Cette petite fantaisie est volontaire. En cette veille du 8 mars, je viens vous parler d’une faute de goût (féministe !) à ne surtout pas commettre lors de cette journée.

Que se passe-t-il le 8 mars ? C’est la journée de la femme, seront tentés de répondre certain.e.s…
Perdu ! Le 8 mars est une date symbolique : la journée internationale de lutte pour les droits des femmes (et, par extension, des minorités de genre). Véritable outil politique pour visibiliser les luttes, cette journée remonterait au 8 mars 1917 où, à Petrograd (aujourd’hui, Saint-Pétersbourg), ont eu lieu des manifestations d’ouvrières, désignées par les bolcheviques comme la genèse de la révolution russe.
Plus issue des mouvements socialistes que féministes, le monde moderne s’empare par la suite de cette date pour en faire un moyen d’expression des luttes pour l’égalité.

Malheureusement, le capitalisme est passé par là, et au lieu de laisser cette journée à toutes les mondanités auxquelles s’adonnent les ladies féministes (manifestations, colloques, tables rondes, sensibilisation, grève féministe…), il l’a transformée en « journée de la femme », faisant de cette journée politique un hommage mièvre aux femmes en leur proposant des réductions sur les produits ménagers, des offre spéciales au salon de beauté, ou une distribution de roses au centre commercial.

Je vous garantis que je n’exagère pas. La preuve en images.

Ceci n’est (malheureusement) qu’un échantillon de toutes les offres, réductions et autres outils marchands qui tournent les femmes en appâts, et la journée internationale de lutte pour leurs droits, en produits de consommation. Cette démarche porte un nom, il s’agit de feminism-washing, parfois abrégé fem-washing. Cet anglicisme désigne l’utilisation de courants féministes dans la communication des entreprises à des fins commerciales.
On retrouve ce terme pour de nombreuses autres problématiques, dont la plus connue, l’écologie (on parle alors de green-washing).

Vous comprendrez pourquoi il vaut mieux s’abstenir de nous dire que « c’est ta journée ! » au détour d’une rue (ou d’un open space).
Alors, demandons-nous : quelles sont les règles d’étiquette, de protocole et de savoir-vivre à respecter lors de cette journée ?

• S’éduquer, s’informer, s’instruire sur les problématiques et les luttes en termes d’égalité. Si l’on est en charge d’une équipe de travail, organiser une formation ou un temps de parole pour favoriser l’inclusivité et l’égalité au sein de l’entreprise.
• Laisser les personnes concernées prendre leur place.
• S’engager en tant qu’allié (vous comprendrez pourquoi j’écris volontairement au masculin), en veillant toutefois à respecter quelques règles.
• S’abstenir de se rendre aux manifestations en non-mixité choisie (et au lieu de s’en indigner, se renseigner sur l’intérêt de la non-mixité), ne pas se placer en tête de cortège lors des manifestations ouvertes à tous.tes.
• Relayer les informations auprès de ses proches pour les sensibiliser, les éduquer autour de leurs comportements / propos problématiques. Ce travail est d’autant plus simple à réaliser grâce aux réseaux sociaux !
• Témoigner son soutien auprès des personnes concernées.

Cette liste n’est pas exhaustive et, spoiler, son contenu est applicable à tous les jours de l’année !

Merci de m’avoir lue jusqu’ici, et à bientôt !